Le projet « Space Invaders » est l’une des initiatives artistiques les plus emblématiques et innovantes de l’art urbain contemporain. Lancé par l’artiste français connu sous le pseudonyme « Invader » en 1998, ce projet s’inspire du célèbre jeu vidéo japonais « Space Invaders », sorti en 1978. L’objectif de l’artiste est simple mais audacieux : envahir les villes du monde entier avec ses mosaïques représentant les personnages pixelisés du jeu.
Les origines du projet
Invader, de son vrai nom Franck Slama, est né en 1969 à Paris. Passionné par l’art et la culture des années 80, il découvre très jeune l’univers des jeux vidéo. Fasciné par l’esthétique pixelisée de ces premiers jeux, il décide de l’intégrer dans son art. C’est ainsi que naît l’idée d’implanter des mosaïques inspirées de « Space Invaders » dans les rues des grandes villes. La première « invasion » a lieu à Paris, où Invader pose ses premières œuvres en mosaïque sur les murs de la capitale française.
Le concept de l’invasion
L’idée d’Invader est de transformer l’espace urbain en une sorte de jeu vidéo grandeur nature. Chaque mosaïque est soigneusement placée dans des endroits stratégiques, souvent difficiles d’accès, pour recréer l’expérience du jeu original. Ces mosaïques sont faites de carreaux de céramique, un matériau durable qui peut résister aux intempéries et au passage du temps. Chaque œuvre est unique et numérotée, permettant à l’artiste de suivre et de cataloguer ses créations.
Invader adopte une approche méthodique pour ses invasions. Avant chaque intervention, il étudie soigneusement la ville, repère les lieux et planifie ses déplacements. Ses interventions sont souvent clandestines et réalisées de nuit pour éviter les autorités. Cette démarche lui permet de préserver le caractère sauvage et illégal de son art, tout en suscitant la curiosité et l’engouement des passants.
Une portée internationale
Depuis ses débuts à Paris, le projet « Space Invaders » a pris une ampleur internationale. Invader a « envahi » plus de 80 villes à travers le monde, de New York à Tokyo, en passant par Londres, Los Angeles et Hong Kong. Chaque ville a son propre caractère, et Invader adapte ses œuvres en fonction de l’environnement urbain et culturel. Par exemple, à Tokyo, il a créé des mosaïques inspirées par des personnages de manga, tandis qu’à Los Angeles, il a intégré des icônes de la pop culture américaine.
L’impact visuel et culturel du projet est immense. Les mosaïques d’Invader sont devenues des repères urbains, appréciés tant par les amateurs d’art que par les simples passants. Certaines de ses œuvres sont même protégées et conservées comme des pièces de patrimoine urbain.
Au-delà de l’art urbain
Le succès du projet « Space Invaders » a également permis à Invader de diversifier ses activités artistiques. Il a réalisé des expositions dans des galeries et des musées prestigieux, où ses œuvres sont présentées aux côtés de celles d’autres grands noms de l’art contemporain. Il a également publié plusieurs livres et catalogues retraçant ses invasions, offrant ainsi un aperçu détaillé de son processus créatif.
Invader a aussi étendu son concept au-delà des mosaïques. En 2015, il lance l’application mobile « FlashInvaders », un jeu de réalité augmentée qui permet aux utilisateurs de « chasser » les mosaïques dans le monde réel. En scannant les œuvres avec leur téléphone, les joueurs peuvent gagner des points et participer à une compétition mondiale. Cette initiative combine l’art, la technologie et l’interactivité, reflétant parfaitement l’esprit ludique et innovant du projet.
Envie de jouer ?
Votre mission : Repérez et « flashez » les mosaïques de rue d’Invader. Remplissez votre galerie et marquez des points. Bonne chance, amusez-vous bien ! Disponible sur iOS et Android.